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Photographie post-mortem
La photographie post mortem (mais aussi connue sous le nom photographie funéraire) est la pratique de photographier des personnes décédées récemment. Ces photographies de proches fut pratiquée à grande échelle durant le XIXe et début du XXe siècles.
Cette tradition était surtout pratiquer en Europe et aux Etats unis, à l’époque, ces deux continents sont en constantes compétitions et découvertes de tous qui est conservation des corps. Dans l’imaginaire collectif, l’époque victorienne est une époque un peu sombre et étrange avec beaucoup d’élégance. Pourtant c’est une époque où l’ont peut encore mourir facilement de maladies et où la mortalité enfantine est encore importantes.
Commandées par les familles en deuil, ces photographies les accompagnaient non seulement dans le processus de deuil, mais souvent représentaient le seul souvenir visuel du défunt et étaient parmi les biens les plus précieux de la famille. Auparavant, les familles souhaitant conserver un souvenir de leurs proches défunts devaient faire appel à des peintres pour la réalisation de portraits ou à des sculpteurs pour la réalisation d'empreintes et de moulages mortuaires.
La photographie des défunts, moins coûteuse que la peinture qui est moins réaliste, et plus rapide à réaliser, se popularise dès 1842 grâce à l'atelier FRASCARI à Paris. Utilisant des daguerréotypes, cet atelier allait de familles en familles pour capturer les personnes décédées dans leur cadre familial. Le portrait devient très vite un phénomène de mode dans les milieux riches et bourgeois, … et cela jusque dans la mort. En effet il devient rapidement de mise, dans les familles importantes, d’immortaliser les défunts sur leur lit de mort (on dispose par exemple de nombreux clichés d’hommes politiques décédés, ou d’auteurs comme Victor Hugo).
Néanmoins tout le monde ne peut pas s’offrir une photographie du défunt pour le prix tout de même conséquent. Tout le monde n’a donc pas de portrait de façon récurente dans sa vie, des centaines de milliers de visages sont tombés dans l’oublie faute de moyen pour être photographier à l’époque. Cependant, l’élit e se permet de photographier les moments importants de la vie comme les mariages, les portraits de famille, mais également la mort.
Le portrait post-mortem apparaît dans la seconde moitié du XIXe siècle, en Angleterre, sous le règne de la reine Victoria. Rapidement, cette pratique s’étendra aux États-Unis et au reste de l’Europe. La photographie à ce moment là est en plein développement. La première photographie post mortem à d’ailleurs été prise en 1841, c’est à dire 2 ans après l’invention du procédé. Bien souvent ce cliché post mortem était la seule représentation de personnes au cours de sa vie.
Pratiquée telle quelle, comme une mise en scène de la mort, la photographie post mortem demeure utilisée en Europe de l’Est notamment. Il faut néanmoins reconnaître que cette coutume a perdu de son sens, avec notamment l’évolution de la notion de cadavre et du respect dû à la dépouille.
Il faut savoir que pendant l’ère victorienne, la mortalité infantile était très élevée – notamment du côté des enfants – car niveau sanitaire, il y a encore des maladies telles le choléra, la tuberculose, déciment les plus fragiles. Il était compliqué de faire vivre un enfant au-delà de ses 11 ans. Le taux de mortalité dans la population est autrement plus important que de nos jours, ainsi il n’est pas rare de croiser une famille qui n’ait pas perdu un ou plusieurs de ses enfants. Aussi le sujet est-il beaucoup moins tabou que de nos jours, à l’heure actuelle voir un défunt est un phénomène rare si on le voit pas à la morgue ou si il ne meurt pas à la maison. A l’époque victorienne la mort est de partout.
De plus, à la révolution industriel les enfants pouvaient aller travailler. C’est un facteur important en plus de la mortalité enfantine du au maladie à prendre en compte. C’est une époque très rude et les gens faisaient beaucoup d’enfants en sachant qu’ils pouvaient tous mourir. Les femmes savent qu’elles peuvent mourir en couche également.
La mort devient une obsession particulièrement aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Elle l’est même dans l’espace public : par exemple, l’une des promenades phares, entre amis ou en famille, et d’aller visiter la morgue. Les corps des personnes non identifiées y sont exposés dans des vitrines. Il ne s’agit pas d’une pratique marginale, bien au contraire. La morgue de Paris est à cette époque l’un des endroits les plus visités de la capitale. Cette exposition a pour but premier que les corps puissent être identifiés par les visiteurs. Cependant l’on ne peut se douter qu’un certain goût du frisson et du spectacle ne soit pas étranger à la grande affluence de public à la morgue, d’autant plus que les cadavres exposés avaient souvent été victimes de morts violentes, qu’il s’agisse de meurtres ou de maladies.
Les morgues ne furent fermées au public qu’en l’an 1907.
Les photos devant être faites par des photographes, il arrivait qu’un proche meurt sans que la famille n’ai d’image de lui. Ainsi la photo mortuaire servait surtout aux proches pour faire leur deuil. C’est pourquoi la photo du défunt est souvent le seul souvenir visuel de ce dernier pour la famille et donc un bien extrêmement précieux.
Les mises en scènes familiales étaient souvent très travaillées et l'ambiance soignée puisque l'objectif recherché était de rassembler tout le monde pour cet ultime instant d'intimité auprès du proche disparu.
Les premières photos post-mortem avaient pour but de créer une image du défunt qu'il n'avait pas pu faire ou avoir de son vivant. Les personnes décédées étaient alors placées pour faire penser qu'elles étaient assoupies ou bien placées de manière à apparaître plus réalistes, les yeux ouverts : avec sa famille, pendant un repas... Les enfants étaient souvent représentés au repos sur un canapé ou dans un lit d'enfant, parfois avec jouet et ses frères et soeurs. Certaines images étaient parfois teintées pour ajouter par exemple un peu de rose aux joues du défunt. Pour faire tenir le mort dans une position particulière on peut l’appuyer sur un element vertical et l’attaché discrètement dans le dos. Mais il y a eu aussi de vrais armatures savament etudier pour maintenir le défunt dans une position bien spécifique. L’autre difficulté et de bien placer le corps dans la position la plus naturelle possible jusque dans les détails. De garder les yeux ouverts, eviter que la bouche soit ouverte. Sans compter qu’à certaines periodes de l’année comme en été la manœuvre est difficle car le corps se décompose bien plus vite.
On faisait, plus tard passer la mort pour un sommeil paisible, surtout pour les enfants ( peut être pour symboliser la pureté et l’innocence ) là encore, la famille pouvait être présent sur la photo.
Les photographies représentant les personnes décédées dans un cercueil ou lors des funérailles apparurent plus tard, on ne tente plus d’imiter la vie, le but est de rendre simplement hommage au mort. Cette pratique est moins populaires aux États-Unis, elles étaient plus courantes en Europe.
On peut expliquer cette évolution par le temps de pose allant jusqu’à 30 minutes, ce qui était pénible pour les vivants.
Les photos de familles
A l’époque on hésite pas a faire poser tous les membres de la famille autour du défunt. Si le défunt n’a pas les yeux fermés ni dans une position particulière il peut être difficile de le reconnaître. Le détail sur le mort c’est qu’il va souvent être bien plus net sur la photo que les autres. Le temps de pose étant long, les mouvements se verront sur les photos. Tandis que le défunt sera net en comparaison des autres.
Pour ces photos les membres de la famille mettaient leur plus beau vêtement, ce fameux procédé de photographie donne cette impression de photo hanté mais c’est un rendu tout à fait normal pour l’époque.
La difficulté technique est de faire garder les yeux ouverts aux morts ce qui sera fait juste avant le temps de pose. On hésitait pas à insérer des éléments pour faire tenir les yeux, de couper les paupières, ainsi que de refaire rouler les yeux pour qu’ils soient à la bonne place.
Les mamans cachées.
Alors que certaines mamans posent avec leur enfant décédé, il y a eu la mode de caché la maman. Faire posé un enfant dans une position naturelle sans l’allonger est très difficile, en le mettant assis la tête tombe en arrière ou sur le coté. On ne peut donc pas mettre un mort assis pendant le moment de la photo. Il faut donc attendre quelques temps avant de pouvoir faire la mise en scène. La maman va être cachée et va se positionner sous un drap pour tenir son enfant dans une position normale. On reconnaît ses photos grâce à l’aspect fantomatique de la mise en scène.
Les animaux de compagnies :
A l’époque, les gens prenaient soin d’immortalisé leur meilleur ami. C’est une époque ou les classes aisés possédait des chiens de race et souvent de petite taille, les chasseurs possédaient également des chiens et même les classes les plus pauvres. Tout le monde est donc touché par les animaux et leur impact dans leur vie.
La pose est plus simple, le chien est souvent allongé sur son fauteuil ou son tapis préféré pour la photo.
Cette pratique disparaît avec l’apparition de la photo instantanée. Aujourd’hui, la loi interdit de toucher au corps du mort mais pas de le prendre en photo. Donc en théorie rien ne s’y oppose, et toute personne est en droit de conserver le portrait d’un époux, d’un parent ou d’un enfant sur son lit de mort ou dans son cercueil.
Cependant il faut toujours garder en mémoire que le corps humain, même défunt, doit être respecté, ainsi que le stipule l’article 16-1-1 du Code civil, lui-même issu de la loi du 19 décembre 2008, relative à la législation funéraire.
Ce respect suppose par exemple que ces photos ne soient pas divulguées n’importe comment sur internet, ou vendues au plus offrant.
C’est alors qu’intervient le droit à l’image ainsi que le respect de la vie privée tel que l’expose l’article 9 du code civil. Photographier une victime de meurtre et diffuser ce cliché est à la fois inconvenant et irrespectueux du droit d’autrui. C’est aussi valable quand un paparazzi cherche à photographier une star défunte.
Or, avec internet et la multiplication des smartphones, il est désormais très facile de répandre ce type de contenus pris sur le vif lors d’un accident, d’un homicide ou d’un attentat. Devant cette modification des canaux de diffusion, la loi évolue ; il convient que les comportements aussi, pour ne pas confondre témoignage, hommage et voyeurisme…
La photographie post mortem est désormais le fait principalement des médecins et scientifiques de la police médico légale, qui interviennent sur les lieux de mort violente et d’homicide, ainsi que durant l’autopsie. Leur but est d’identifier les victimes, de garder trace du positionnement des corps, de leurs attitudes, des lésions et blessures infligées, afin d’accumuler indices et preuves pour mener une enquête et étayer un procès. On en retrouve également trace dans l’approche journalistique.
La photographie est plus impressionnant car on est dans le vrai et non dans la représentation approximative. Avec le tabou de la mort ce genre de pratique ne pourrait plus être imaginer à l’heure actuelle.
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