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Par Hakanai_shi le 11 Novembre 2020 à 14:08
Au XIXe siècle, les artistes sortent de leurs ateliers pour peindre en extérieur, « sur le motif ». Cette attitude est rendue possible par l’invention du tube de peinture.
La peinture est obtenue en mélangeant concrètement 3 éléments :
- les pigments, poudre colorée qui donnent la couleur aux peintures
- le liant pâte qui contient les pigments et permet de les étaler
- le solvant est ce qui permet de maintenir cette pâte fluide ou de la diluer.
Par exemple dans la peinture à l’huile, souvent, liant est l’huile, dans la tempéra, le liant est le jaune d’œuf alors que le solvant est l’eau.
Pour produire de la peinture, il faut ces trois éléments, et pendant des siècles, ce sont les peintres eux-mêmes qui créent leur peinture. Pour cela, il leur fallait un atelier afin d’entreposer les matériaux nécessaires et de les transformer sous une forme utilisable. Pour cela : on broyait et traitait des substances minérales, végétales ou encore animale pour obtenir de fine poudre de couleur afin de les mélanger ensuite au liant. Cela devait se faire assez vite pour éviter toute évaporation ou dégradation de la pâte picturale.
Il était rare qu’un artiste fasse tout ce travail seul et ceci était plutôt attribué à d’autres membres de l’atelier. Celui-ci était dirigé par un maître dont le nom était la marque de prestige de l’entreprise, puis composer d’apprentis employé par ce dernier. En échange de ce travail, l’apprenti recevait un enseignement et pouvait gravir les échelons passant du broyage des pigments à la peinture de certaines parties secondaires comme des éléments de décor. Ils pouvaient même accéder au statut supérieur de collaborateur.
La production de tableau pendant longtemps était donc une affaire collective, celle d’une entreprise qui maîtrisait toutes les étapes de la production picturale.
Mais au milieu du XIXe siècle, a eu lieu l’invention du tube de peinture, d’abord conserver dans une vessie de porc, puis dans une seringue en verre en 1822 (par James Hams). Le tube devient courant avec le tube en étain, en aluminium, puis en plastique, parfaitement hermétique ou presque, celui-ci s'est avéré un moyen pratique et peu coûteux de se procurer de la peinture, de la stocker et de la déplacer.
La valeur d’un peintre se juge de plus en plus à sa manière de peindre et non à son savoir-faire complet. Le métier artisanal n’est plus mis en avant, mais le style, la touche, l’originalité…
Cependant, maintenant que la peinture est transportable, l’artiste peut aller peindre en extérieur, puisqu’au paravent, les peintres restaient confinés dans leur atelier. Le travail en plein air permet maintenant des peintures sur le vif et le paysage, les humains dans leur quotidien devient le genre roi pendant la moitié du 19e siècle, et les mouvements qui vont en suivre sont dû au tube de peinture.
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